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Hausse des cours du pétrole Les perdants et les gagnants sur les marchés des céréales

La forte augmentation du prix du baril de pétrole de ces derniers mois n’est pas sans conséquences sur les marchés des céréales et des intrants. Les biocarburants ont retrouvé de la compétitivité, mais l’augmentation des prix des produits dépendants des cours de l’énergie fossile, vont durablement peser sur les comptes des exploitations.

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Evolution du prix du pétrole à Londres et du maïs à Chicago (© Trader Planet)
Avec un baril à plus de 100 $, les énergies propres ont à nouveau le vent en poupe. A ce prix, la production d’éthanol à partir de maïs a retrouvé de l’intérêt, notamment aux Etats-Unis. Cette année, plus de 100 millions de tonnes (Mt) de maïs ont été utilisées aux Usa pour la production d’éthanol, soit plus d’un tiers de la production. Les stocks historiquement bas encouragent la hausse des cours.

Il reste toutefois difficile d’expliquer dans quelle proportion cette production de biocarburants a influencé le marché du maïs.

En attendant, le blé a retrouvé un intérêt chez les fabricants d’aliments du bétail mais il n’est pas épargné par la tendance haussière.

La parité euro/dollar limite la hausse des cours

Le revers de la situation : l’augmentation du prix des intrants dont la production est liée au cours du pétrole. Elle pèse lourdement sur les comptes de résultats des exploitants bien que la parité euro/dollar (taux de change de 1,43 environ) en limite l’ampleur.

En d'autre temps, ce taux de change aurait réduit la compétitivité des productions agricoles européennes. Mais FranceAgriMer souligne dans sa note de conjoncture que le dynamisme de la demande adressée à la marchandise communautaire a conduit à une évolution parallèle des prix en euros et en dollars du blé meunier.

Toutefois, l'euro fort limite le prix payé aux agriculteurs. En effet si une tonne de blé rendu Rouen vaut 228 €, elle vaut aussi 328 $ aux Usa (cours du 15 avril 2011), ce qui est élevé pour l’agriculteur américain. Un simple rééquilibrage de 10 cents pourrait accroître le cours en euros de plus de 10 euros, toutes conditions égales par ailleurs.

Les prix actuels restent cependant porteurs et permettent aux céréaliers européens de faire face cette année aux charges. Il en est tout autrement des éleveurs dont les conditions de marché ne les autorisent pas à répercuter sur leurs ventes la hausse de leurs intrants.

Les tensions en Afrique du Nord inquiètent les opérateurs

Les différents événements survenus ces derniers temps en Afrique du Nord, au Moyen-Orient mais aussi au Japon ont renforcé la tension sur les marchés déjà très volatiles. Après deux années durant lesquelles la consommation de pétrole a été en baisse suite à la crise économique, la demande est repartie à la hausse dans les pays émergents, en particulier en Chine et en Inde. Face à cela, la production de pétrole n’augmente pas dans les mêmes proportions.

L’augmentation du cours du pétrole est aussi due en partie à la spéculation. Preuve en est, le record du nombre de contrats sur le pétrole Brent fin février. Toutefois la vigilance s’impose, les investisseurs peuvent en effet à tout moment décider de déplacer leurs capitaux et se rabattre de nouveau sur les céréales même si de nombreux retraits de position ont été constatés ces dernières semaines.

En attendant, quelques soient les motifs invoqués, les cours élevés du baril de pétrole pourraient très rapidement peser sur la croissance des pays importateurs.

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